Théories de l'élite et de la domination
Ce volet de mon activité consiste en une recherche théorique sur les notions "d'élite", de "domination" et de "pouvoir". Loin d'en proposer une nouvelle définition, mon travail consiste à en faire la généalogie et à montrer combien ces concepts sont produits et utilisés dans le but de décrire un ordre social idéal. Ainsi, la pensée de l'élite et de la domination, développée en Europe au XIXe siècle, s'oppose à la théorie des élites et du pouvoir proposée par la sociologie américaine du milieu du XXe siècle. La première considère que la société doit être dirigée par une minorité d’individus sélectionnés pour leurs talents, leur intelligence et leur vertu alors que la seconde considère que nul individu ne peut commander à un autre, si ce n'est par un acte volontaire, et souvent contractuel, de consentement. Il s'ensuit deux manières radicalement opposées de justifier et de produire l'ordre social: l’une conduite par "le haut", où l'élite est nécessairement légitime, l'autre portée par "le bas", où les élites sont toujours suspectes.
Ces idées, cependant, ne restent pas lettres mortes. Elles façonnent le monde qu'elles prétendent décrire. En ce sens les sociologues portent une responsabilité, dont ils n'ont pas toujours conscience, qui est de bâtir les représentations légitimes du monde social.
Res Gestae Divi Augusti
Fragments du testament de l'empereur Auguste par lequel il rappelle les faits et gestes de sa vie. On peut considérer ce texte comme l'acte fondateur des théories occidentales de l'autorité et des fondements de sa légitimité.